Un nouveau jour s'éteint

Le plus dur, c'est le commencement.

Que dire ? Si je suis en train d'écrire ces quelques lignes aujourd'hui, ce n'est pas un hasard (ou alors une suite de hasards, question de point de vue). Pourquoi un blog ? Pourquoi faire ?

Déjà, comme toujours, tout part d'un chamboulement. Ici, il s'agit d'un livre. Et pas des moindres. L'Elégance du Hérisson de Muriel Barbery. Un chef-d'oeuvre. Un hymne à l'intelligence, à l'Art et la beauté qui subsiste parmi nous. ça fait beaucoup pour un assemblage de carton, de papier et d'encre, mais c'est le cas.

Il a révolutionné ma façon de penser. Comme si avant je m'étais toujours borné aux apparences. Chaque chose à sa place et sa raison d'y être. Et puis voilà. Des questions, parfois, certes. Mais pas de réponses. Je me complaignais dans la prolifération de conclusions hâtives et de paradoxes aux thématiques aguicheuses. Et puis le livre. Juste la compréhension que l'on peut toujours aller plus loin. Que la réflexion n'a comme bornes que celles qu'on s'obstine à lui donner. La prise en compte qu'au final, chaque fait apporte son lot de questionnement et de réflexion. Et que le monde, ce n'est pas une universalité, mais un ensemble de faits indépendants qui le font fonctionner. Et c'est cet ensemble hétéroclite que nous pouvons comprendre en cherchant seulement l'origine des choses. Le pourquoi, au risque d'aller n'importe où. Mais y aller avec panache.
Pour toujours avancer plus loin. Derrière chaque idée se trouve un concept révélateur. Un enseignement puissant qui permet de progresser sur la quête de la compréhension (la compréhension au sens large, la compréhension de soi, de l'autre, de telle pensée, de tel acte, pour accepter son existence et l'intégrer). Et toujours baigner dans la jouissance de la recherche.

Bref, voilà le chamboulement. Et comme une bonheur vient toujours en agréable compagnie, dans ce livre nous avons une certaine Paloma, qui écrit un journal intime. Jusque là rien de bien exaltant. Mais ce journal se compose de pensées profondes. Sans aller dans la prétention d'écrire quelque chose de profond (à l'extrême limite de la superficialité, tout est affaire de relativité), c'est un peu sur ce modèle que j'ai envie d'écrire ce blog.
Tirer de la vie la compréhension du monde, un objectif à terme éternel (si le temps qui me reste tend vers l'infini, alors mon blog tend vers la compréhension totale et définitive du monde, donc autant dire qu'on en est loin). Sans avoir l'illusion d'y arriver de près ou de loin, je me dis que c'est en se fixant des objectifs impossibles qu'on arrive à quelque chose d'à peu près correct.

En revanche, à la différence de Paloma, je ne résumerai pas mes pensées frivoles (dans le sens léger, désinvolte, qui se fout du temps et des moeurs intellectuels) par un haïku, tout simplement parce que je n'ais aucune sensibilité concernant cet art. ça viendra peut-être un jour, mais pour l'instant c'est niet. Donc je vais faire dans un autre style, un distiche en alexandrins. On verra ce que ça donne, mais j'aime bien l'idée.

Voilà, vous connaissez le concept, libre à vous de passer votre chemin ou non. Et pour pas que votre passage ici ait été inutile, prenez quand même le temps de lire L'Elégance du Hérisson. Et peut-être bien que ça vous fera revenir ici...